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Avec le concours de Cédric de Groulard, Directeur général de CDG Conseil, spécialiste en recrutement et évaluation de candidats dans le secteur de la santé.
« Nous recevons beaucoup de candidats en reconversion, à 50 ans les gens veulent donner du sens à leur vie. »
Il n’y a plus grand chose à voir entre le directeur d’Ehpad d’hier et celui d’aujourd’hui. En deux décennies, le métier a connu une véritable révolution. Le gérant de pension de famille est devenu un manager et un gestionnaire à part entière. Derrière cette évolution, une législation toujours plus exigeante et complexe, une individualisation croissante de la prise en charge, mais aussi bien sûr, le vieillissement de la population couplé au progrès de la médecine ainsi que la rappelle Cédric de Groulard. « Les résidences seniors prennent progressivement le pas sur les Ehpad, aujourd’hui les personnes arrivent plutôt en fin de vie, souvent dans un état de grande dépendance et pour de courts séjours ».
La fonction demande de nombreuses compétences selon l’expert. « Il faut avoir de réelles qualités managériales pour gérer la relation à la personne dépendante et aux équipes de soignants qui l’entourent, d’autant qu’il y a du turn-over. Par ailleurs, il est indispensable d’avoir de solides connaissances législatives et réglementaires pour répondre aux exigences de qualité interne et externe imposées par le secteur très orienté sur la qualité des soins. Les procédures de certification sont reconduites tous les cinq ans et exigent beaucoup de rigueur ». Il faut aussi, bien sûr, être un gestionnaire et avoir en outre des compétences commerciales si l’on gère un établissement du secteur privé. « Dans les organisations verticales le directeur d’Ehpad peut s’appuyer sur des services supports, mais dans les structures plus décentralisées, il doit vraiment être polyvalent pour assurer la gestion de son centre de profit ».
C’est un métier avec de lourdes responsabilités prévient d’entrée Cédric Groulard. « Les profils expérimentés de managers dans le secteur sanitaire ou médico-social avec une spécialisation de type master sont les plus prisés. Le master de niveau 1 est d’ailleurs obligatoire pour les structures avec plus de 80 lits. Parmi les formations plébiscitées : l'Université Paris-Dauphine, la Sorbonne ou encore Léonard de Vinci. » Spécialiste du secteur, le cabinet CDG reçoit beaucoup de candidats seniors en reconversion. « A 50 ans, les gens veulent donner du sens à leur vie, ils ont des parents en maison de retraite. La séniorité n’est pas un handicap, en revanche il est indispensable d’avoir un réel intérêt pour la personne âgée, l’envie de s’investir au service des plus fragiles ». C’est d’autant plus vrai qu’il faudra accepter une réduction de salaire, un directeur d’Ehpad émarge à 60 K€ par an, 80 K€ pour un directeur régional. Le métier est aussi accessible à l’issue des études, « vous entrez alors comme adjoint au directeur pour apprendre le métier, 5 à 10 ans d’expérience sont nécessaires ».
« C’est un secteur dynamique, on change facilement de site, après quelques années on assure une direction multi-sites et puis on devient directeur régional », explique Cédric de Groulard. Le secteur est porteur d’opportunités en raison du vieillissement de la population et de la nécessité d’ouvrir de nouveaux établissements, même si la tendance est aujourd’hui au maintien à domicile et à la résidence sénior. Le paysage est marqué par un mouvement de concentration entre les groupes mais les secteurs lucratifs et associatifs devraient selon le spécialiste « continuer d’offrir de belles perspectives ».
A propos de l'auteur : Gaëlle Bézier, La Ruche Communication, est journaliste de presse écrite et ancienne présentatrice animatrice de télévision.