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D’origine américaine, le MBA a conquis la planète avec quelque 2 500 programmes dans le monde. En France, il a connu un réel engouement et les offres de formation se sont multipliées. Mais victime de son succès serait-il en train de se banaliser et perdre une partie de son aura ? Non pour Raphaël Reclus, « le MBA est toujours perçu comme un plus par les entreprises. Il offre en effet un cadre d’apprentissage assez unique : un environnement international, des enseignements généralement assurés par des intervenants de grande qualité, l’interaction avec des pairs expérimentés en pleine évolution de carrière ». Antoine Morgaut souligne, lui aussi, la plus-value internationale du MBA, « les entreprises valorisent la capacité à travailler dans un univers anglo-saxon, la culture des business cases ainsi que la faculté à s’exprimer en public et argumenter en anglais ». Ce sont des compétences très prisées par l’entreprise « qui font hélas encore trop souvent défaut aux candidats français, pénalisés sur les postes avec un scope international ».
Reste que les MBA sont loin d’être tous regardés de la même façon par les entreprises. L’intitulé n’est plus un sésame en soi, la marque accolée au diplôme est très importante face à l’abondance de l’offre. « Un MBA d’une grande école ou d’une université prestigieuse ouvre toutes les portes. L’INSEAD, Harvard ou Stanford… sont en haut du panier » résume ainsi Raphaël Reclus. « De même, il n’y a pas de commune mesure entre un MBA de Paris-Dauphine et d’une école de commerce peu connue ».
Autre paramètre déterminant, la complémentarité du diplôme avec la formation initiale du candidat. « Le MBA présente une réelle plus-value pour tous les profils spécialisés : ingénieurs, financiers, informaticiens… puisqu’il va permettre à ces techniciens de se doter de compétences managériales. Il apporte des clés de compréhension macro en termes financier, économique et de management. En revanche, il a beaucoup moins d’intérêt quand on a fait une école de commerce ». Un propos nuancé par Antoine Morgaut, « pour qui un MBA bien côté permet de booster le profil d’un candidat issu d’une école de moindre rang ».
Face à la multiplication des MBA spécialisés Antoine Morgaut invite également à la vigilance au moment du choix « il est important de vérifier l’adéquation du diplôme aux besoins du marché ou alors on s’expose à des désillusions. On peut aimer la psychologie mais ne pas avoir de débouchés, aujourd’hui il y a une vague d’euphorie autour du digital, mais la nouvelle économie ne génère pas toujours de gros salaires et peu de startups émergent, c’est donc potentiellement risqué en termes de retour sur investissement ».
Le programme sera plus profitable après 10 ans d’expérience professionnelle pour Raphaël Reclus « on a alors acquis suffisamment de recul pour tirer pleinement parti des enseignements dispensés et les mettre en perspectives ». Autre avantage, « cela démontre une capacité à acquérir d’importantes masses de connaissances, une aptitude très recherchée par les entreprises dans un environnement en pleine mutation qui exige agilité et adaptation permanentes. »
Quand le MBA suivi apporte une réelle complémentarité au profil initial on peut espérer 30% d’augmentation de salaire selon Antoine Morgaut. « Il peut aider à internationaliser sa carrière et facilite le positionnement sur des postes managériaux, attention toutefois, ce coup de boost ne joue qu’après son obtention. Après quelques années, c’est le parcours qui compte, surtout à l’international, il n’y a qu’en France que l’on regarde encore les diplômes à 40 ans ! » Pour Raphaël Reclus, le MBA est avant tout utile pour consolider une évolution de carrière plus que pour la générer, « si vous êtes DRH, un MBA n’est pas forcément le sésame qui va vous ouvrir les portes de la direction générale, en revanche si votre entreprise vous confie un poste de direction, un Executive MBA, un à deux ans après votre prise de fonctions, va vous aider à consolider votre assise dans votre nouveau rôle et acquérir une nouvelle dimension. »
La formation est exigeante avec un rythme soutenu. Elle se fait généralement sur 2 ans et inclut un stage. Elle s’adresse plutôt à des cadres avec 3 ou 5 ans d’expérience souhaitant faire une pause dans leur carrière.
Il est adapté aux emplois du temps des salariés. Les enseignements ont lieu en fin de semaine. Les cours peuvent être en anglais et la moyenne d’âge est de 38 à 40 ans. Il faut déjà avoir une expérience professionnelle significative de 5 à 10 ans.
A propos de l'auteur : Gaëlle Bézier, La Ruche Communication, est journaliste de presse écrite et ancienne présentatrice animatrice de télévision.